"Le Père de la parabole (Luc 15, 11-32) est
la véritable figure de l'adulte que beaucoup de jeunes cherchent dans leur vie
et que malheureusement, ils ne trouvent pas."[1]
Dans le document la référence fait moins allusion à la désorientation du jeune lui-même, qu'à la figure de l'adulte que beaucoup de jeunes cherchent dans leur vie et que, malheureusement, ils ne trouvent pas.
Ne perdons pas
cette remarque : dans l'Eglise il faut
des adultes qui répondent aux besoins des jeunes d'aujourd'hui.
Le texte présente
trois caractéristiques sur le profil recherché : un adulte courageux, dont le cœur ne rejette personne, et qui désire
que tous reviennent à la maison.
Un adulte courageux. Un adulte qui croit que la vie continue et qui
parie sur la vie féconde, dans un contexte socio-culturel qui pousse au repli
sur soi. Le courage du père de la parabole n'a pas commencé au départ du fils,
mais bien avant : dès sa naissance. Aujourd'hui, les adultes ont peur
d'engendrer. Je ne me réfère pas seulement au sens physique mais au fait d'être
responsable de la croissance d'une autre vie. Ils ont peur d'exercer
l'autorité. Le père a été courageux parce qu'il est devenu responsable de la
conduite de l'enfant, en lui donnant les éléments nécessaires pour qu'il prenne
lui-même ses décisions, l'accompagnant jusqu'à lui donner l'espace risqué où il
décidera de s'opposer à ce qu'il a vu à la maison, dans les paroles et
l'exemple. Un père courageux, qui accepte que son fils se trompe, en « l'assassinant »,
croyant se trouver lui-même, en décidant de prendre sa part d'héritage et ainsi
lui ôter ses qualités de père.
***
Un adulte au grand cœur qui n'exclut personne. Un adulte qui n'attend pas passivement
mais qui part à la rencontre du jeune dans une attitude débarrassée de tout
préjugé. Un adulte qui reste les oreilles et les bras ouverts aux jeunes dans
leur réalité concrète. Un adulte qui cherche chez les jeunes, non pas la
rectitude morale ou les qualités personnelles, mais leur dignité que si souvent
ils méconnaissent eux-mêmes : "Tu es
mon fils bien-aimé."
***
Un adulte qui désire que tous reviennent à la
maison. Un adulte dont
les yeux savent lire les gestes, les silences, et les absences, et qui part
sans cesse à la rencontre, sans jamais se fatiguer. Un adulte qui pousse à la
fête et à la fraternité, qui laisse entendre que le Royaume n'est pas une
invitation selon les mérites mais un laissez-passer gratuit qui entraîne une
réponse de gratuité. L’expression qui fait peur est à tout le monde, parce que dans la logique du monde, quand on
laisse entrer tout le monde, on peut
craindre d'y perdre y on y perd.
***
Je pense le
Synode comme un espace ecclésial non comme un poste de professeur qui s'adresse
aux jeunes, mais comme un temps d'écoute et de discernement avec eux, où les
adultes doivent avoir le courage de se laisser convertir.
Espérons que dans
le cadre du bicentenaire de la fondation de la Congrégation des Frères de
l'Instruction Chrétienne, il y ait toujours ces adultes que les jeunes
cherchent dans les centres éducatifs et nos communautés de la Famille
Mennaisienne.
[1]Instrumentum
laboris, le synode des jeunes, n° 79 en http://www.synod2018.va/content/synod2018/es/documentos/instrumentum-laboris-para-el-sinodo-sobre-los-jovenes-2018.html
.
No hay comentarios:
Publicar un comentario