lunes, 9 de julio de 2018

POURVU QU'IL Y AIT TOUJOURS...


"Le Père de la parabole (Luc 15, 11-32) est la véritable figure de l'adulte que beaucoup de jeunes cherchent dans leur vie et que malheureusement, ils ne trouvent pas."[1]














Dans un document de travail pour un synode sur les jeunes, on ne pouvait pas ignorer la parabole du Fils prodigue. Le récit bien connu nous met face à un jeune homme perdu, qui, plus par faim que par discernement, vient frapper à nouveau à la porte du cœur de son père.

 Dans le document la référence fait moins allusion à la désorientation du jeune lui-même, qu'à la figure de l'adulte que beaucoup de jeunes cherchent dans leur vie et que, malheureusement, ils ne trouvent pas.

Ne perdons pas cette remarque : dans l'Eglise il faut des adultes qui répondent aux besoins des jeunes d'aujourd'hui.

Le texte présente trois caractéristiques sur le profil recherché : un adulte courageux, dont le cœur ne rejette personne, et qui désire que tous reviennent à la maison.



Un adulte courageux. Un adulte qui croit que la vie continue et qui parie sur la vie féconde, dans un contexte socio-culturel qui pousse au repli sur soi. Le courage du père de la parabole n'a pas commencé au départ du fils, mais bien avant : dès sa naissance. Aujourd'hui, les adultes ont peur d'engendrer. Je ne me réfère pas seulement au sens physique mais au fait d'être responsable de la croissance d'une autre vie. Ils ont peur d'exercer l'autorité. Le père a été courageux parce qu'il est devenu responsable de la conduite de l'enfant, en lui donnant les éléments nécessaires pour qu'il prenne lui-même ses décisions, l'accompagnant jusqu'à lui donner l'espace risqué où il décidera de s'opposer à ce qu'il a vu à la maison, dans les paroles et l'exemple. Un père courageux, qui accepte que son fils se trompe, en « l'assassinant », croyant se trouver lui-même, en décidant de prendre sa part d'héritage et ainsi lui ôter ses qualités de père.

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Un adulte au grand cœur qui n'exclut personne. Un adulte qui n'attend pas passivement mais qui part à la rencontre du jeune dans une attitude débarrassée de tout préjugé. Un adulte qui reste les oreilles et les bras ouverts aux jeunes dans leur réalité concrète. Un adulte qui cherche chez les jeunes, non pas la rectitude morale ou les qualités personnelles, mais leur dignité que si souvent ils méconnaissent eux-mêmes : "Tu es mon fils bien-aimé."



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Un adulte qui désire que tous reviennent à la maison. Un adulte dont les yeux savent lire les gestes, les silences, et les absences, et qui part sans cesse à la rencontre, sans jamais se fatiguer. Un adulte qui pousse à la fête et à la fraternité, qui laisse entendre que le Royaume n'est pas une invitation selon les mérites mais un laissez-passer gratuit qui entraîne une réponse de gratuité. L’expression qui fait peur est à tout le monde, parce que dans la logique du monde, quand on laisse entrer tout le monde, on peut craindre d'y perdre y on y perd.
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Je pense le Synode comme un espace ecclésial non comme un poste de professeur qui s'adresse aux jeunes, mais comme un temps d'écoute et de discernement avec eux, où les adultes doivent avoir le courage de se laisser convertir.
Espérons que dans le cadre du bicentenaire de la fondation de la Congrégation des Frères de l'Instruction Chrétienne, il y ait toujours ces adultes que les jeunes cherchent dans les centres éducatifs et nos communautés de la Famille Mennaisienne.

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